samedi 30 décembre 2017

Entretien avec Elisandre par Francis Thievicz


http://www.heresie.com/elisandre.php



Francis Thievicz : Elisandre, tu as écrit nombre d'articles pour Hérésie, entretiens L'œuvre au noir, le blog sur lequel tu partages tes découvertes artistiques et ésotériques, as publié Le puzzle luciférien, ton analyse sur Rennes-le-château, et La dissection des âmes ainsi que Scarifications de l'âme, deux recueils de nouvelles fantastiques. En oublié-je ?

Elisandre : Non, tu n'as rien oublié. Il m'est arrivé également de rédiger des préfaces et autres articles. J'aime écrire autant que j’aime lire. Pour tout dire, je préfère l'écriture à la parole. C'est pour moi le fil qui me relie au monde. Les nouvelles que je partage reflètent mes états d’âme et mes délires.
Francis Thievicz : Tu es d'origine belge pourtant tu as très peu l'accent quand tu écris.

Elisandre : Pourtant j'ai une écriture compliquée à relire, tu ne devrais pas me comprendre du tout.

Francis Thievicz : Tu as vécu à Rennes-le-Château et y as même tenu une librairie. As-tu prévu un second volume à propos du sujet ou à propos de cette région qui recèle maints mystères ?

Elisandre : J'ai prévu un second volume sur Rennes-le-Château et sa région. Région assez vaste d'ailleurs, qui étend ses tentacules à une bonne centaine de kilomètres. Au fur et à mesure de mes errances et de la découverte de cette contrée, je constate de nouvelles similitudes et de nouveaux indices avec le mystère Saunière qui est loin d'être résolu. Comme à mon habitude, je poursuis mes recherches dans l'ombre et préfère pour l'instant rester secrète sur l'avancement de cet ouvrage.

Francis Thievicz : Avec l'Hérésiarque (le seul homme sur cette terre, digne à manier Mjöllnir) nous avons arpenté quelques lieux étranges, des ruines, des lieux de culte et des cimetières presque exclusivement. Ton sens de l'orientation pourrait probablement devenir légendaire car tu n'en possèdes pour ainsi dire aucun. J'y vois une certaine forme de romantisme, me trompé-je en supposant que tu vis davantage dans ton imagination que dans la réalité, dans le passé plutôt que dans le présent, dans l'éthéré plutôt que le concret

Elisandre : À ce propos, il nous reste encore bien des endroits obscurs à découvrir. Donc n'ayez crainte, je me fais un devoir de vous y conduire !
Il est vrai que mon sens de l'orientation pourrait devenir légendaire. Je ne sais s'il s'agit de romantisme mais il est évident que j'évolue dans une semi-réalité où l'imagination l'emporte sur la réalité. Mais pour rien au monde je ne voudrais changer cela. Je me complais trop dans cet univers. Ce non sens d’orientation nous a permis de découvrir de nombreux lieux de cultes oubliés de tous et n’oublions pas, plus d’une fois, la mort nous a frôlé de ses ailes.
J’ai pourtant bien conscience du concret mais j’apprécie les sentiers escarpés et sinueux. Mon imaginaire se base toujours sur une réalité bien présente ou vécue qui au fil du temps s’étiole pour se métamorphoser en rêve éveillé. Un goût pour le mystère me pousse hors des sentiers battus et me détourne d'une réalité plus insipide.

Francis Thievicz : A propos de la réalité et des croyances, où en sont tes convictions à propos du surnaturel : les âmes, les fantômes, les religions, l’alchimie ? As-tu vécu quelques expériences paranormales ?

Elisandre : Mes convictions concernant le surnaturel sont plus fortes et présentes que jamais. Mes expériences dans ces différents domaines m'ont convaincues de l'existence de l'au-delà, quant à mes nombreuses discussions avec des personnes qualifiées de cartésiennes elles m'ont quant à elles encore plus confirmées que leurs explications et leurs argumentations sont bien défaillantes. J'ai vécu des expériences paranormales mais je n'aime trop en parler. Pour résumer, je dirai que la première se produisit quand j'étais enfant et se résume à une sortie hors du corps. Ensuite, pendant des années rien de marquant n'arriva jusqu'à ce que ma curiosité me pousse vers un groupe de médiums qui m'initièrent au spiritisme. De là, il s'ensuivit de nombreuses "expériences" troublantes. Je ne suis pas athée, mais je n'adhère à aucune religion quelle qu'elle soit. Je n'ai aucune attirance pour ce que je qualifie de groupements sectaires. L'histoire prouve tout au long des siècles qu'ils sont loin d'être dignes de confiance.

Francis Thievicz : Les cathares et certaines autres sectes gnostiques valent quand même le détour, ne serait-ce que pour leur philosophie, leur mépris pour le démiurge et les réalités prosaïques.

Elisandre : Effectivement toutes valent le détour et sont intéressantes à l’étude. Je réponds surtout sur le catharisme. Comme tu le sais, la région où j’habite est très marquée par le catharisme. N’oublions pas que les cathares furent persécutés et tués par l'Église catholique. L'inquisition massacra et tortura de main de maître. Les blessures sont toujours prêtes à se rouvrir malgré le temps passé. La magnifique cicatrice formée par la citadelle de Montségur symbolise maintenant la liberté de penser face à l'obscurantisme.
Le Languedoc , entre-autre, fut la terre d'élection du catharisme que l'on peut comparer à une église hérétique organisée avec une hiérarchie, une doctrine et peu de rites. Il s'agit d'une doctrine dualiste, jugée hérétique on la compara au Manichéïsme. Les cathares n'avaient pas de lieu de culte, peu de sacrements et niaient l'eucharistie. On définit cette église hérétique comme un christianisme médiéval dans lequel, le clergé, les bons-hommes rejetaient le Pape de Rome, symbole du mal qui persécute et excommunie. Les bons-hommes cherchent à donner une réponse au problème majeur de la théologie chrétienne : l'existence du mal. Impossible pour eux de croire que le Dieu chrétien soit à l'origine du mal et ils refusent la solution catholique du libre arbitre, supposant une intention maligne de Dieu qui laisseraient ses créatures choisir entre le bien et le mal. Le “clergé cathare” avait et prêchait un respect inconditionnel de la vie. Tout ce qui avait place dans le monde matériel méritait considération. Le mépris du corps et la volonté de purification expliquent qu'ils observaient un régime alimentaire très strict, qui peut aller jusqu'à l'endura. Les relations sexuelles, que ce soit dans le mariage ou en dehors, relevaient de la même impureté, et devaient être évitées pour les Parfaits. Les Parfaits avaient à cœur de mener leurs contemporains sur la voie du salut afin d'écourter, un tant soit peu, le cycle des passages en ce bas monde.
L’âme cathare existe encore. Je le constate fréquemment même chez les personnes plus âgées. Beaucoup de croyants refusent les dogmes imposés par les religions. La vie en ascète est plus difficile à respecter de nos jours, mais certains arrivent à concilier notre époque avec quelques préceptes anciens. Je remarque qu’il y a de plus en plus d’adeptes de la décroissance et de la dépossession de biens superflus au vu de notre société bêtement matérialiste et superficielle. Le refus de manger toute créature vivante en fait également partie.

Francis Thievicz : C’est en effet un sujet passionnant qui permet de voir le monde et même Jésus (jadis aussi appelé Lucifer, rappelons-le) différemment, de plus ça permet une lecture de l’Ancien Testament plus évidente et logique (un mauvais démiurge), le problème restant que le croyant, bien souvent, n’a jamais lu les textes qu’il considère comme saints - on aurait du mal à lui en vouloir, c’est assez pénible à lire. T’es-tu déjà penchée sur les courants mystiques musulmans ou pré-islamiques, les différentes sectes hindoues ou bouddhistes ?

Elisandre : C’est l’église catholique qui a diabolisé le nom de Lucifer. Auparavant, Lucifer “Porteur de Lumière” avait une connotation positive. Il est vrai que ce nom était utilisé par les premiers chrétiens pour désigner le Christ. Dans l'Apocalypse, (II, 8 ; XXII, 16) Jésus se donne à lui-même le nom d'étoile du matin (Lucifer) et il désigne également l'Esprit saint sous ce nom. Pour résumer le sujet de l’Ancien Testament, les cathares rejetaient celui-ci qu’ils attribuaient au démiurge, donc au créateur qu’ils considéraient comme le “Dieux mauvais”, tandis que le Nouveau Testament est attribué à l’envoyé de Dieu, le Christ.
Effectivement, à la lecture, il y a un gouffre qui sépare le Nouveau et l’Ancien Testament. Le Nouveau Testament est constitués d’un ensemble de vingt-sept livres. Il s’agit des écrits relatifs à la vie de Jésus et à l'enseignement de ses premiers disciples. L’Ancien Testament fait figure de livre d’horreur par rapport au Nouveau Testament, prônant la vengeance, le meurtre, etc…Il regroupe l'ensemble des écrits de la Bible hébraïque, textes hébreux antérieurs à la vie de Jésus-Christ. Les deux Testaments forment la Bible, considérons qu’il y a alors 66 livres minimum à 73 livres suivant certains canons. C’est de ce fait assez rare de trouver des personnes qui ont tout lu.
L'Enfer est sur terre dans la doctrine cathare. Lucifer est l'ange déchu qui jaloux de la domination divine a créé un monde terrestre. Jésus est un messager mais il ne peut être revêtu d'une matière “terrestre” oeuvre du Mauvais. Dès lors, les cathares refuse l'eucharistie "ceci est mon corps". Il n'y a pas incarnation dans la doctrine cathare, mais possession. La forme humaine de Jésus n'est qu'illusion. Marie de ce fait perd également son rôle. On imagine alors l’hérésie et les remous que ces théories provoquaient chez les catholiques.
Je me suis penchée sur pratiquement toutes les doctrines mystiques. Par chance j’ai toujours eu accès à de nombreux écrits anciens. Ce sont des sujets passionnants mais tellement vastes que certains me sont moins connus. J’ai beaucoup de curiosité pour les sectes hindoues. La philosophie bouddhiste ne m’est pas inconnue.
Ce qui me passionne particulièrement c’est l’origine du monde et pour tenter de mieux comprendre ce sujet très riche, je me suis passionnée pour la cosmogonie, ses théories, ses mythes qui finalement ont toujours une base identique racontée différemment.

Francis Thievicz : Certains de tes récits se débarrassent un peu du fardeau de la morale, et tes goûts te font apprécier des choses un peu en marge de la norme. Quel est le principal critère de tes goûts ? L’esthétique, l’insolite, les émotions puissantes, autre chose ?

Elisandre : La morale est un concept variable suivant les périodes et les modes en vigueur. Elle n'engage que ceux qui la professent, comme le disait Roverac. Quant à mes critères, il s'agit d'une symbiose d'esthétique, d'insolite, de psychologie et de curiosité dans les domaines mystérieux et interdits.

Francis Thievicz : Quel est ton processus créatif ? Pars-tu d’une idée puis y ajoutes-tu un contexte et des personnages ou est-ce l’inverse ?

Elisandre : Je pars d'une idée, souvent le contexte y est déjà présent et j'y ajoute les personnages. Quelquefois, il m'arrive de changer le final au gré de mes relectures.

Francis Thievicz : En ce qui concerne par exemple le récit clôturant ton dernier recueil, tu évoques une certaine Lilith, mais elle existe vraiment. C’est un peu ton démon familier. Le lecteur ne se rendra jamais assez compte qu’elle est probablement bien plus sanguinaire que ce que ton récit ne le laisse paraître, bien qu’elle se fasse d’ailleurs passer pour une végétarienne (une végétarienne qui a tout de même un certain goût pour le sang humain).

Elisandre : Elle est bien réelle, c'est notre chienne plus qu'humaine puisqu'elle comprend tout ce que l'on dit (ce qui n'est pas réciproque. Je ne comprends pas toujours ses aboiements). Un démon familier... c'est bien cela, tu as vu juste. Son nom a été mûrement réfléchi ! Et maintenant il faut assumer son caractère compliqué. Mais je ne la voudrais pas différente. C'est une végétarienne forcée. Cela change tout. Dès qu'elle peut subtiliser de la viande, ou infliger une petite morsure de bienvenue aux amis de passage, elle n'hésite pas. D'ailleurs, c'est certainement cela qui t'a charmé chez elle !

Francis Thievicz : Tout chien a ma sympathie, si en plus si ou elle est misanthrope cela n’est que pour le mieux.

Elisandre : Je sais qu’elle incarne pour toi la perfection, mais je te vois venir ! Je me la garde, elle me convient tout à fait ! Mis à part cette parenthèse sur Lilith ma démone canine, il est évident que la symbiose entre un animal et un humain se révèle extraordinaire et enrichissante. Ils possèdent une conscience spirituelle qui leur est propre tout autant qu’une âme...

Francis Thievicz : Sur ton blog tu partages régulièrement tes découvertes insolites. Avec l’essor d’internet nous avons davantage accès à des choses naguère peu documentées, mais on en voit tellement qu’on finit presque par être insensibilisés à l’extraordinaire. Continues-tu de t’émerveiller de certaines choses ? Arrives-tu à découvrir de nouveaux domaines dignes d’intérêt?

Elisandre : J'arrive toujours à m'émerveiller de certaines choses dans les livres, la nature, les musées, lors de randonnées, moins sur le net qui a mal évolué mais je fais le maximum pour cibler les sites afin de ne pas trop surfer. J'avoue que je suis blasée d'internet qui se révèle peu intéressant au fil des années, heureusement, il reste encore de bonnes découvertes à faire. Les bons sites disparaissent au détriment des réseaux sociaux. Il en est de même pour les médias en général que j'évite comme la peste depuis des années, sans parler du téléphone qui est à mes yeux un objet à garder fermé au fond d'un sac.

Francis Thievicz : Lors de nos discussions, nous n’avons que rarement évoqué la mort, pourtant le thème t’intéresse : à travers tes écrits ou ton blog. Ça semble être un sujet que tu gardes assez intime. Mais tentons d’en parler : Est-elle une fin, une tragédie, une transition, une libération ? N’avait-on pas raison de se rappeler que tout est vain par les Memento Mori, les cimetières autrement plus romantiques et moins aseptisés que maintenant ? De nos jours tout le monde semble avoir oublié qu’il va un jour mourir, ou alors il y pensera de manière abstraite, comme si le concerné était un autre. La vie est une longue prose, mais personne ne se préoccupe de la ponctuation finale.

Elisandre : La mort ce grand mystère fait partie de la vie, cette notion peut donner le vertige. Dès notre naissance chaque seconde que nous vivons nous mène vers la mort. Personnellement, je pense qu'il s'agit d'une transition qui peut devenir tragédie pour les proches ou la victime suivant le contexte, la souffrance qu'elle engendre, la tristesse et le vide qu'elle impose. Les Memento Mori ont pratiquement disparu, ils rappelaient aux hommes leurs conditions de mortels et leur vanité. Il s’agissait aussi de ne pas attacher d’importance à des activités souvent matérielles qui étaient superficielles puisque le but de la vie n’est pas de devenir le mort le plus riche du cimetière. Les cimetières étaient à l’époque des lieux de promenade, de recueillement ; la ville ou le village des morts. Ils sont restés en quelque sorte d’intéressants livres d’histoire maintenant désertés quand ils ne sont pas connus. Le romantisme a laissé la place au nombrilisme et l’individualisme qui contribuent à former des individus qui se croient immortels et pour qui la vue d’un cimetière est ingérable

Francis Thievicz : Est-ce que ton prochain recueil est déjà en préparation ? Son titre sera certainement « … de l’âme ». Quel sens attaches-tu à cette notion ?

Elisandre : Effectivement, il est en préparation. Le titre en sera certainement "...de l'âme" L'âme est pour moi ce que l'on appelle communément l'esprit mais je sais que cette notion est contestée. Elle symbolise notre mental, nos pensées, tout ce qui fait de nous ce que nous sommes. Elle nous représente mieux que notre enveloppe corporelle.

Francis Thievicz : Pouvons-nous conclure en te souhaitant de ne pas finir au paradis ?

Elisandre : Je préfère ne pas trop m’ennuyer donc effectivement ce souhait me convient. De toute façon, j’ai souillé toutes les lois qui m’auraient permis d’aller au paradis et ne dit-on pas que l'Enfer est sur terre...

jeudi 28 décembre 2017

Livre manuscrit d'Astrologie et de Divination mongolien

Ce livre manuscrit, illustré de couleurs vives, fait partie d'une collection d'une cinquantaine de manuscrits mongoliens, dont beaucoup traitent d'astrologie, d'astronomie et de divination du point de vue bouddhiste. Les sujets prédominants sont la santé et le bien-être.

Ce manuscrit particulier contient de nombreux diagrammes que les astrologues, généralement des moines bouddhistes, utilisaient pour calculer les temps propices afin de réaliser certaines choses, comme par exemple partir en voyage ou retirer un cadavre d'une habitation.

Le texte lui-même est en tibétain, qui était la langue liturgique du bouddhisme mongol. Semblable aux livres traditionnels tibétains, ce manuscrit se compose de feuilles de papier oblongues non reliées écrites des deux côtés. Toujours suivant la tradition, le livre est enveloppé dans un tissu de soie avec des ficelles l'attachant dans un paquet serré.

S'il a été copié dans les années 1800, les informations contenues dans le texte ont probablement plusieurs siècles.

Eclipses et Zodiac

Naga

Voyages et Lions

Résoudre les conflits

Lotus

La couverture

vendredi 22 décembre 2017

Barbara van Beck, la Femme à Barbe


Barbara van Beck (connue aussi sous le nom de Barbara Urselin)  est née en Bavière en 1629. Elle a passé une trentaine d'années en tournée à travers l'Europe dans le cadre d'un spectacle itinérant haut de gamme.

L'artiste portait une grande barbe en cascade. Celle-ci débutait autour de ses sourcils pour se terminer sous son menton, couvrant ses tempes, ses joues et son nez d'une épaisse couche de cheveux blonds foncés. 
On suppose que Barbara était atteinte d'une maladie congénitale très rare connue sous le nom d'Hypertrichose ou syndrome d'Ambras.

On pourrait supposer qu'une femme aussi étrange était destinée à avoir une vie difficile et qu'elle était assimilée à un monstre. Mais il n'en fut rien. Elle devint célèbre, bénéficia d'une sécurité financière et d'un enseignement de qualité qui englobait l'apprentissage de plusieurs langues et du clavecin.

La vie personnelle de Barbara était très liée à sa vie professionnelle. (On ne sait pas quand elle est morte (vers 1668) ni dans quelles circonstances.). Elle épousa un Hollandais, Johan Michael van Beck, qui deviendra plus tard son directeur. 

Les portraits montrent van Beck dans des robes de soie et dans des poses convenant à une femme de classe supérieure. Ces vêtements onéreux sont à la dernière mode de l'époque et soulignent sa féminité sans chercher à la ridiculiser ou à la fétichiser.

Dernièrement la collection Wellcome de Londres a acquis une représentation rare d'une peinture à l'huile la représentant, celle-ci sera exposée dès le début de l'année prochaine (ci-dessus)






mercredi 20 décembre 2017

L'Univers symbolique des peintures de Jamie Gore


Jamie Gore est un artiste secret dont l'univers imagé nous transporte vers des dimensions plus spirituelles et symboliques.

Alchimie de la douleur

L'un t'éclaire avec son ardeur,
L'autre en toi met son deuil, Nature !
Ce qui dit à l'un : Sépulture !
Dit à l'autre : Vie et splendeur !

Hermès inconnu qui m'assistes
Et qui toujours m'intimidas,
Tu me rends l'égal de Midas,
Le plus triste des alchimistes ;

Par toi je change l'or en fer
Et le paradis en enfer ;
Dans le suaire des nuages

Je découvre un cadavre cher,
Et sur les célestes rivages
Je bâtis de grands sarcophages.
(Charles Baudelaire)







vendredi 24 novembre 2017

Le bestiaire fantastique de Henry et Marie Clews au Château de la Napoule


Le château de La Napoule est un château situé en France sur la commune de Mandelieu-la-Napoule, dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Édifié au xive siècle par les comtes de Villeneuve sur la route du bord de mer, le château et ses jardins sont inscrits monuments historiques par arrêté du 6 janvier 19471 et le parc est labellisé "Jardin remarquable".

Le château a subi au cours des siècles de nombreuses transformations, étant même transformé en verrerie au XIXème siècle.

En 1918, deux américains, Henry Clews (1876-1937) et Elsie Whelen, dite Marie Clews (1880-1959), s'installent dans les restes de la demeure médiévale qu'ils ont acquise en novembre 1918 pour entreprendre de la reconstruire.

Henry Clews était le fils d'un banquier new-yorkais, il avait hérité d'une grande fortune. Grâce à celle-ci, le couple restaurera les bâtiments et en construisit, tout en apportant leur touche personnelle (Henry était sculpteur et sa femme architecte).

Henry et Marie Clews ont résidés dans leur château entre 1919 et 1930. Ils ont été à la fois les maîtres d'ouvrages et les concepteurs de leur château et du jardin. Ils ont conçu un ouvrage néo-médiéval sans aucune recherche archéologique.

Henry Clews y a développé un bestiaire fantastique en faisant des rappels à des contes de fées comme le montre des devises gravées sur le château, comme Once upon a time ou Myth - Mystery - Mirth.

Marie Clews qui a conçu et dessiné les modifications du château et les jardins travaillait directement avec des maçons locaux, Jean et César Cassano et douze tailleurs de pierre.

Photographies Heresie.com

























dimanche 22 octobre 2017

Georg Bartisch -Ophthalmodouleia Das ist Augendienst (médecine oculaire)


 Georg Bartisch (1535–1607) est un médecin allemand né à Königsbrück en Saxonie.

À l'âge de treize ans, il commence sa carrière médicale comme apprenti chez un barbier chirurgien. Pendant une grande partie de sa vie, il exerce le métier de chirurgien itinérant en Saxonie, en Silésie et en Bohême. Il s'établit finalement à Dresde et devient l'oculiste du duc Auguste I de Saxonie.

Bartisch croyait qu'un patient pouvait être diagnostiqué à travers sa carte astrologique ou son horoscope et que la magie, l'astrologie et même la sorcellerie jouaient un rôle important dans le diagnostic et le traitement de la maladie. Ces croyances rendaient ses méthodes de soins assez étranges. Par exemple, si un patient était myope ou hypermétrope, Bartisch demandait à celui-ci de porter un masque spécial censé résoudre ses problèmes. Apparemment ce masque effrayait les mauvais esprits.

Bien qu'il n'ait pas eu de formation universitaire, il est considéré comme un praticien très exercé de la médecine oculaire et de la chirurgie. Il est l'auteur de Ophthalmodouleia Das ist Augendienst, publié en 1583 et considéré comme le premier livre de la Renaissance sur les troubles ophtalmiques et la chirurgie oculaire. Bartisch y traite des maladies oculaires, ainsi que des techniques et instruments chirurgicaux.
Bartisch pratiquait également des interventions de lithotomie.
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"Ophtalmodouleia Das ist, Augendienst" est le premier manuscrit de la Renaissance sur les troubles ophtalmiques et la chirurgie oculaire. Il fut publié en 1583 par le médecin allemand Georg Bartisch (1535-1607), considéré par beaucoup comme le "père de l'ophtalmologie moderne".

L'œuvre contient 92 gravures sur bois représentant chacune des maladies de l'œil - certaines utilisant une technique de superposition permettant au lecteur de disséquer des parties de la tête ou des yeux en soulevant une série de volets.
Accompagnant les images, une description détaillée des maladies oculaires, des techniques chirurgicales, et des instruments utilisés, écrite en allemand de l'époque plutôt qu'en latin, habitude très inhabituelle pour l'époque.