lundi 4 avril 2011

La Déesse foudroyante par Raoul Ubac

"Le parfum des déesses berce la paresse des défunts."(Robert Desnos)


"Je souhaiterais un état d’innocence qui réfléchirait à travers l’oeuvre la splendeur du monde."(Raoul Ubac)
"Elle était bien cette sorte de déesse humaine, délicate, dédaigneuse, exigeante et hautaine, que le culte amoureux des mâles enorgueillit et divinise comme un encens."(Maupassant)



Le peintre sculpteur Raoul Ubac est né en 1910 à Malmédy (Ardennes, Belgique). Il y fait sa scolarité, puis s’installe à Paris en 1930.

Après s’être inscrit à la Sorbonne (Paris) pour y suivre des études de lettres, il change de voie et décide de fréquenter les Académies d’art de Montparnasse. Il y découvre peu à peu sa vocation pour l’art.
"Une déesse rayonnante guidait dans ces nouveaux avatars l'évolution rapide des humains."(Gérard de Nerval)


Il se rapproche des surréalistes et participe régulièrement aux expositions de ce groupe entre 1934 et 1940. Ubac se passionne pour la photographie ; il collabore avec Camille Bryen pour la réalisation d’un ouvrage de poésie, fréquente, de 1935 à 1938, l’Atelier 17 de Stanley William Hayter où il se forme à la gravure au burin et associe cette technique à la photographie. Son art est délibérément non-figuratif.

                                                La Nébuleuse ou la Déesse foudroyante

Une femme en maillot de bain devient ce que l’artiste nomme « déesse foudroyante » : cette métamorphose résulte du brûlage, autre procédé souvent utilisé par Ubac. Il s’agit de placer la plaque de verre d’un négatif exposé dans un récipient d’eau chaude, afin de faire fondre l’émulsion. « C’était donc, écrit l’artiste dans une lettre à Yves Gevaert, un automatisme de destruction, une dissolution complète de l’image vers l’informel absolu. J’ai traité de cette manière une bonne partie de mes négatifs, le résultat étant le plus souvent décevant, sauf dans un cas (…), La nébuleuse. » (Rosalind Krauss, « La photographie au service du Surréalisme », in Explosante fixe.)

"Vénus, belle et accueillante, était la déesse de l'amour. Junon, terrible mégère, celle du mariage. Elles ont toujours été ennemies jurées."(Jonathan Swift)