jeudi 7 avril 2011

Dora Maar et Picasso entre passion destructrice et pulsion ubuesque

"Je ne peux pas vivre sans amour. S'il Je ne peux pas vivre sans amour. S'il n'y avait plus un seul humain, j'aimerais une plante, un bouton de porte."(Picasso)



"Dora Maar, Henriette Théodora Markovitch de son vrai nom, est née à Paris en 1907 d’un père croate, architecte, et d’une mère française, catholique fervente.


"La photographie est venue à point pour libérer la peinture de toute littérature, de l'anecdote, et même du sujet."(Picasso)


 Après une enfance austère passée à Buenos Aires, elle revient à vingt ans dans sa ville natale et s’y impose comme photographe surréaliste. Muse de Man Ray, compagne du cinéaste Louis Chavance puis de Georges Bataille, elle ne tarde pas à faire sien un cercle esthétique qui révolutionne le monde de l’art de l’entre-deux-guerres.
"L'art n'est pas chaste, on devrait l'interdire aux ignorants innocents, ne jamais mettre en contact avec lui ceux qui y sont insuffisamment préparés. Oui, l'art est dangereux. Ou s'il est chaste, ce n'est pas de l'art."(Picasso)


Intellectuelle torturée, artiste à la conscience politique extrême, elle deviendra « la femme qui pleure », amante de Picasso livrée aux exigences du génie, que leur rupture rendra folle, cloîtrée dans un mysticisme solitaire jusqu’à sa mort, en 1997.

Ses portraits peints par Picasso seront alors vendus aux enchères, et son héritage âprement disputé puisque Dora choisit de tout léguer à l’Église..."(Alicia Dujovne Ortiz)

Portrait de Picasso par Dora Maar

Le style de Dora Maar est d'une originalité profonde. Il reste, aujourd'hui encore, insolite, dérangeant.
Jeux Interdits

Trop souvent attribuée à Man Ray, auprès de qui la jeune femme travailla initialement, son oeuvre photographique n'a bénéficié que tardivement de la reconnaissance attendue.

L'animal étrange photographié par Dora Maar semble sortir de la nuit des temps. Il est associé à la figure de l'Ubu roi de Jarry. Le gros plan réinvente le regard, dans ce que Freud a nommé la « pulsion scopique ». 

"L'amour est une ortie qu'il faut moissonner chaque instant si l'on veut faire la sieste étendu à son ombre."(Picasso)


"Qui voit la figure humaine correctement ? Le photographe, le miroir ou le peintre ?"(Picasso)

"Un tableau était une somme d'additions. Chez moi, un tableau est une somme de destructions."(Picasso)
                                                                   Dora Maar et Man Ray



« Il faisait tellement noir à midi qu’on voyait les étoiles " Dédié à Dora Maar par Picasso